Comment monter à cheval ?

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  • Dernière modification de la publication :2 décembre 2025

Enfin ! Vous allez monter sur le dos de votre cheval ! Vous êtes prêt !

A votre avis, combien de personnes montent sur le dos d’un cheval de club par jour ? La moyenne est autour de 3 personnes par cheval. Les chevaux partant souvent un mois en vacances, sur une année, ils sont donc montés environ 335 jours par an. Cela veut dire que, par an, 1 005 cavaliers auront ‘grimpé’ sur leur dos. Cette aspect de l’équitation n’est pas anodin et nous devons rester vigilants afin de préserver le dos de nos chevaux. Voyons comment éviter de lui abîmer le dos et de lui faire mal.

Et si nous montions sur un cheval qui n’a pas de selle, histoire de se fatiguer un peu ? Cette façon de monter sans selle se nomme ‘la monte à cru‘.

Attention ! Monter à cru ne se fait que sur des chevaux dont la musculature dorsale est forte. Chez ceux dont la musculature est faible, cela peut entraîner de graves problèmes de dos ou des boiteries.

Comment monter un cheval lorsqu’il n’y a pas de selle ?


1

Se positionner à gauche du cheval. Ajuster les rênes. Les rênes doivent être un peu lâches. Tirer doucement dessus si le cheval avance.

2

Poser la main gauche à la base de l'encolure et la main droite vers la fin du dos.

3

Bien plier les jambes pour prendre de l'élan et sauter. Faire de petits bonds pour vous aider dans la prise d'élan.

4

Le bassin doit se retrouver entre vos mains. Le buste se retrouve presque à l'horizontal.

5

En vous penchant un peu en avant, la jambe droite passe par-dessus la croupe du cheval, pour se positionner côté droit du cheval. Attention à ne pas toucher la croupe.

6

Se redresser. Réajuster son assise vers le garrot si besoin. Caresser son cheval.


Vous êtes à cheval ! Si vous êtes un peu en arrière du garrot, replacez-vous plus près. 

Cette façon de monter est aussi valable lorsqu’une personne vous aide à monter, qu’il y ait une selle ou non, en soutenant votre jambe gauche. Ainsi, elle vous aide dans la phase de saut.


Concernant le dos du cheval :
Vous devez amortir la fin de votre saut avec vos bras et bien vous enrouler en ‘sac à patate’ sur le dos du cheval avant de passer votre jambe. Il faut limiter au maximum cette façon de monter. On lui préférera la méthode avec le montoir.

Bon, monter à cru, c’est rigolo mais ça fait mal au dos de votre monture et pour les chevaux, ce n’est pas très agréable, surtout si le cavalier n’est pas souple ou s’il est trop lourd. C’est pour cela que la selle a été inventée. Les premières selles dateraient de l’antiquité. On retrouve des traces d’utilisation de selles chez les Grecs et en Asie centrale. 

Monter à cheval

Lorsque l’on utilise le verbe « monter » sans la précision « à cru », on sait tout de suite que le cheval est équipé d’une selle avec des étriers.

Vous vous souvenez du sanglage progressif de la selle (Chap2-Art14) ? Eh bien, juste avant de monter, vous devez vérifier que le cheval est bien sanglé. Vous devez pouvoir passer un doigt entre le contre-sanglon et la selle. Ensuite, descendez les étriers de chaque côté.

Si nécessaire, vous fixerez l’élastique. Le gogue, lui, peut être branché plus tard dans la séance par votre moniteur. Nous sommes prêts à monter. Dirigez-vous vers le montoir.

Un montoir ?

C’est un accessoire qui permet de se positionner plus en hauteur du côté gauche du cheval et de faciliter la mise en selle. Un montoir, c’est généralement un petit escabeau avec 2 ou 3 marches, ou un cube, un plot, etc. Utiliser un montoir permet d’éviter de trop appuyer sur l’étrier et de déséquilibrer la monture. En fonction de la taille du cheval, on peut même se mettre en selle sans utiliser l’étrier gauche. Cela permet également, de s’asseoir plus en douceur sur son dos. C’est un accessoire qui me parait indispensable pour monter à cheval tout en légèreté, surtout à cru. Aujourd’hui, du moins je l’espère, tous les clubs hippiques sont équipés de montoirs.

Lorsque vous êtes en randonnée, tout peut faire office de montoir : une bute, une grosse pierre, le sens de la pente, etc.

Monter un cheval avec selle :


1

Se positionner à gauche du cheval. Ajuster les rênes. Les rênes doivent être un peu lâches. Tirer doucement dessus si le cheval avance.

2

Escalader le montoir.

3

Poser la main gauche sur l'encolure. Attraper le troussequin avec la main droite. Enfiler l'étrier avec le pied gauche.

4

Se propulser doucement au-dessus de la selle.

5

Passer la jambe droite par-dessus la croupe du cheval, pour la positionner côté droit du cheval avec douceur.

6

S'asseoir dans la selle toujours avec douceur. Caresser le cheval.



Concernant le dos du cheval
: Un jour, une amie m’a raconté qu’un cheval avait mis à terre une cavalière qui, au montoir, s’était laissée tomber sur le dos de son cheval. Le fait de redescendre en douceur sur la selle, évitera de faire mal au dos du cheval. 


Concernant ses
côtes : La position de votre pied au moment où vous mettrez l’étrier est importante. Beaucoup de cavaliers négligent ce détail. Il faut que votre pied soit parallèle au cheval, sinon vous rentrez plus ou moins le bout de votre pied dans ses côtes. Ce contact de la pointe du pied est a minima désagréable et peut même être douloureux pour votre cheval.

Même si le sanglage est bon, il peut y avoir un risque que la selle tourne. C’est le cas pour les chevaux tout en rondeur comme les percherons. C’est aussi souvent le cas avec nos chevaux de club qui gonflent leur ventre lorsque l’on met la selle (les canailles !). Demandez à votre moniteur de faire contrepoids lorsque vous montez à cheval. Pour cela, le moniteur se positionne à droite du cheval et retient la selle en appuyant sur l’étrier droit. 

N’oubliez jamais que chaque détail compte à cheval. Si la douleur peut être évitée, on doit faire tout ce qu’il faut pour cela ! Vous aurez alors la satisfaction de monter des chevaux qui auront envie de passer du temps avec vous et qui seront plus disponibles pendant le travail. Bartabas est un des artistes qui a parfaitement compris ce principe. Il est parfois controversé pour ses spectacles mais il est capable de transformer un cheval ordinaire en un cheval magnifique grâce à ce principe. 

Une fois à cheval, caressez-le sur l’encolure pour le remercier. Ensuite, vous allez régler vos étriers. 

Avant de passer aux étriers, j’aimerais parler de nouveau du dos du cheval.

Le dos de votre cheval va plus au moins se déformer selon la manière de monter dessus. Plus vous passerez de temps à appuyer sur l’étrier avant de monter, plus votre cheval compensera avec son dos pour s’équilibrer. Ce poids que vous mettez, déforme sa colonne vertébrale à la longue, comme un sac à dos mal équilibré pour les collégiens. Pensez toujours au confort de votre monture.

Comment mettre les étriers ?

Les étrivières doivent toujours être à plat le long de la selle et de la jambe. Dans le cas contraire, avec des torsades, vous constaterez vite que cela n’est pas plaisant du tout, ni pour vos mollets, ni pour votre monture !

Il y a un sens pour mettre les étriers :

Lorsque l’étrier n’est pas chaussé, il est parallèle au flanc du cheval. On qualifiera donc, dans le texte qui suit, la branche la plus proche de la tête du cheval de branche « avant ». Une fois l’étrier chaussé, ce dernier est positionné perpendiculairement à la selle : on parle alors de branche « externe » et de branche « interne » de l’étrier (position par rapport à la selle). La branche dite externe est celle qui est la plus longue lorsque les 2 branches ne sont pas de longueurs égales.

Regardez comment votre étrier tombe naturellement. La branche de l’étrier dite « avant » par rapport à la tête du cheval devra se retrouver sur le côté extérieur de votre pied. Donc, pour votre pied gauche, il suffit de prendre la branche « avant » de l’étrier et de la tourner vers l’extérieur avant d’insérer votre pied. Une fois sur le dos de votre monture, il faut bien regarder l’étrier droit et veiller à mettre la branche « avant » également vers l’extérieur de votre pied.

Si vous perdez un étrier pendant un exercice, pensez à bien repérer la branche  « avant » pour bien le rechausser. Laissez votre pied passer de l’extérieur vers l’intérieur. Votre pied en prendra vite l’habitude. Si vous préférez tenir et remonter les étrivières, pensez toujours à mettre cette branche de devant vers l’extérieur.

Dernière chose à penser : si vous n’avez pas d’attache prévue pour coincer les pendants d’étrivières, pensez à les passer derrière vos mollets. Cela évitera qu’elles vous tapent sur les tibias pendant les galops.

Comment régler les étriers ?

Le saviez-vous ? Nos bras et nos jambes ne sont pas proportionnés. Certains ont de grandes jambes avec de petits bras et inversement. En escalade, par exemple, on calcule le rapport entre la taille d’une personne et la taille de ses bras. Ce calcul s’appelle l’indice (ou facteur) APE. Du coup, il ne sert à rien de régler vos étriers avec la longueur de votre bras. Et puis, avec quel bras pourrions-nous le faire, vu qu’on en a toujours un plus petit de l’autre. En fonction de la morphologie de votre cheval, vos étriers ne seront pas à la même hauteur même si le réglage des étrivières reste identique. Pour toutes ces raisons, la longueur d’un étrier se règle uniquement à cheval.

Avant de régler vos étriers, vous devez rééquilibrer la selle sur le dos de votre cheval. Pour cela, chaussez l’étrier droit et pousser légèrement dessus. Vous devez avoir la sensation que la selle est au milieu de votre cheval.  Elle a peut-être légèrement tourné lorsque vous êtes monté.

Pour avoir un étrier bien réglé, vous allez devoir bien positionner votre bassin dans la selle. C’est-à-dire l’arrière de vos fesses bien calé et avancé vers le pommeau. Ici, laissez tomber vos jambes naturellement. Votre étrier doit être positionné juste en niveau de la malléole de votre cheville (la petite boule qui ressort au niveau de la cheville). C’est une longueur ‘standard’. La longueur des étrivières dépend du travail que vous allez faire. Si vous sautez, il vous faudra les raccourcir de 2 ou 3 trous afin de vous permettre de vous soulever de votre selle lors des sauts. En dressage, en revanche, on peut rallonger la longueur des étrivières en fonction de la forme de votre selle.

Vous avez un trou de décalage entre les deux jambes. C’est tout à fait normal. L’important est que vous vous sentiez bien équilibré dans la selle et sur les étriers. 

Félicitations !

Vous savez maintenant comment monter sur le dos d’un cheval tout en délicatesse, pour éviter de lui faire mal. Cette étape n’est pas évidente lorsque l’on débute et elle est malheureusement trop souvent négligée.

Maintenant que vos pieds sont bien positionnés, il va falloir « prendre les rênes » !

Dans le prochain cours, nous parlerons de la tenue des rênes !

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