Comment se déroule un cours d’équitation ?

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  • Dernière modification de la publication :2 décembre 2025

Il est temps de parler de sport en général ! Ce que vous allez lire et peut-être apprendre est valable pour tous les sports quel que soit votre niveau.

Un cours d’équitation se compose de trois parties : la détente, le travail et le retour au calme. Ces trois étapes sont très importantes pour éviter les blessures musculaires de votre monture (et éventuellement les vôtres !).

La détente

La détente correspond à l’échauffement. C’est la préparation du corps pour effectuer un effort prolongé. Les muscles de notre corps doivent monter en température afin de s’assouplir pour effectuer les mouvements qui seront demandés dans la séance.

Cette mise en température jouera sur tous nos muscles y compris ceux de la respiration. Eh oui, le diaphragme est aussi un muscle ! Si nous lui demandons un effort trop intense sans échauffement, il peut dysfonctionner. Nous ressentons alors un “ point de côté ”. Afin d’éviter cela, notre respiration doit aussi être préparée pendant l’échauffement.

Mais, comment vous échauffez-nous ?

Vous mobilisez vos muscles. De façon douce au début, puis progressivement, vous augmentez l’effort. Pour un cavalier, rappelez-vous l’article 18. L‘échauffement du cavalier du chapitre 2, une bonne préparation de votre monture sera déjà un bon échauffement pour vous.

Pour votre monture, il faut aller plus loin : Vous commencez toujours par l’allure la plus faible, le pas, en laissant le cheval libre de ses mouvements pendant deux ou trois tours de piste. Puis, vous demandez au cheval d’effectuer des grands cercles pour étirer ses muscles d’un côté et contracter ceux de l’autre. Vous ferez attention à faire des cercles aux deux mains pour que tous les muscles soient travaillés de la même façon, que ce soit côté gauche ou côté droit.

Pendant la détente de votre monture, n’oubliez pas de respirez ! Pour rappel, si vous étirez un muscle, un autre va se contracter et réciproquement. Par exemple dans la respiration, le diaphragme a pour muscle opposé les muscles intercostaux. Lorsque le diaphragme se contracte, les muscles intercostaux se détendent, c’est l’inspiration. A l’inverse, lorsque les muscles intercostaux se contractent, le diaphragme se détend, c’est l’expiration.

C’est en allant progressivement de plus en plus loin dans la contraction et l’étirement que nous nous s’échauffons. Et bien sûr, il faut faire travailler progressivement tous les muscles de notre corps. Heureusement en équitation, nous échauffons toujours plusieurs muscles en même temps.

Nous cherchons également à améliorer la respiration du cheval, en faisant des transitions entre le pas et l’arrêt, puis en repartant de l’arrêt au pas.

Une fois passé entre 5 et 10 minutes au pas, nous passons au trot, une allure plus dynamique. Comme au pas, nous laissons le cheval trotter seul pendant un ou deux tours de piste, puis nous lui demandons des flexions latérales à gauche et à droite, en travaillant sur un cercle pour continuer l’échauffement.

La détente doit être progressive.

Après le trot, nous galopons sur un grand cercle aux deux mains. Cette étape de galop n’est pas obligatoire dans une détente, elle dépend souvent de ce que le moniteur a prévu comme travail spécifique ensuite. La détente terminée, nous faisons une petite pause au pas, rênes longues, avant d’attaquer le travail à proprement parler.

Mise en place d’un langage commun.

La détente, c’est aussi le moment où vous allez construire un langage commun avec votre cheval. Je m’explique. Comment dites-vous bonjour à quelqu’un ? Cela va dépendre de la personne en face de vous. Si vous la connaissez, ce sera peut-être un “ Salut ! ” ou une bise. Si c’est votre boulanger ou votre patron “ Bonjour Monsieur ”. Avec le cheval, selon son comportement ou votre degré d’affinité avec lui, vous adoptez un langage différent qui vous est propre.

Le travail

Le travail est la partie du cours où vous allez, soit apprendre de nouvelles notions, soit progresser dans ce que vous connaissez déjà, soit valider votre savoir (compétition, examen des galops, etc.).

Apprendre

Apprendre une nouvelle compétence, quel que soit le sport, est toujours passionnant mais aussi parfois chaotique. Bien comprendre le mouvement qu’on demande au cheval et les aides nécessaires pour l’obtenir demandent en général plusieurs séances.

Au niveau corporel, cela nécessite une véritable prise de conscience de l’emplacement des différentes zones du corps. Où est ma jambe droite ? Que doit-elle faire ? Où est ma main gauche ? Que doit-elle faire ? Par quoi commencer ? Dans quel ordre ? Tous les mouvements vous seront expliqués au fur et à mesure dans ce magazine afin de vous aider. Mais sachez que comprendre ce que l’on doit faire demande du temps.

Progresser

Une fois que l’on comprend le principe d’un mouvement, il faut le pratiquer et affiner la demande, puis inclure cette demande dans un enchaînement.

C’est à ce moment-là qu’on fait travailler la mémoire du corps. A force de répétitions, le corps s’habitue à réaliser le mouvement et être petit à petit capable de le reproduire sans même y penser. Mais, pour cela, il faut du temps et il faut corriger, dès le départ, ses erreurs afin qu’elles ne deviennent pas de mauvaises habitudes. Car oui, c’est lors de l’étape de progression qu’on risque d’installer des mauvaises habitudes.

Savez-vous combien de temps il faut pour mettre en place une habitude et pourquoi ?
Mais qu’est-ce qu’une habitude ? C’est un circuit neuronal utilisé de nombreuses fois qui se traduit par un réflexe. Par exemple, si vous prenez une fourchette dans un tiroir, vous allez penser au repas automatiquement et saliver. La création d’une habitude, c’est donc la création et le renforcement de liens neuronaux. Cela prend du temps d’amener les outils et matériaux pour fabriquer une connexion solide et rapide. C’est comme construire une maison, il faut le temps de faire les fondations, de monter les murs. Une fois qu’elle est construite, il faut l’entretenir, la nettoyer, la réparer. Mais si on la laisse à l’abandon, la maison se dégrade et part en ruine.

Un exemple révélateur ! Suite à mon accident de naissance, j’ai perdu des connexions neuronales dont celles de la déglutition. De 4 à 15 ans, j’ai eu des soucis pour avaler ma salive. J’ai eu beau essayer ‘d’automatiser cette action’, je n’ai jamais réussi sauf, à des moments bien précis : Dès que je me retrouvais dans le cabinet d’un médecin ou lors d’un examen, je ne bavais plus du tout. Ce phénomène était complètement inconscient et non maîtrisé. Pour vous dire la puissance d’une habitude !

En conséquence, quitte à mettre en place des habitudes, autant perdre du temps pour installer les bonnes habitudes dès le départ, ce qui peut se traduire par ‘rester bloqué’ plusieurs séances sur une correction de position. Je dis bien ‘perdre du temps’ et non ‘prendre du temps’, car en ressenti, c’est vraiment l’impression que l’on en a. On a parfois, la sensation de perdre son temps à répéter les mêmes choses. Cependant, ce temps est nécessaire pour consolider les habitudes souhaitées.

Les examens et la compétition

Passer des examens ou faire de la compétition n’est pas obligatoire surtout pour un sport de loisirs. Le but réel est de vous faire plaisir avant tout.

Le saviez-vous ? Le plaisir est la base de l’apprentissage. Plus vous prenez du plaisir dans une activité, plus vous apprenez facilement. Donc oui, ânonner des dates historiques pendant des heures, cela ne sert pas à grand chose. Mieux vaut s’inventer une histoire imaginaire ou amusante qui inclut les dates historiques : vous vous en souviendrez beaucoup mieux. Vous pouvez trouver de nombreuses informations sur la mémoire grâce au travail de Fabien Olicard. Voici le lien vers sa chaîne Youtube : https://www.youtube.com/@FabienOlicard.

Un examen ou un concours est un bon moyen d’évaluer ses connaissances et de savoir où l’on en est en fonction de ses objectifs. Si votre objectif est d’avoir un cheval à vous mais que vous ne savez pas brosser un cheval ou lui prendre les pieds, cela va être compliqué !

C’est aussi un bon moyen d’évaluer ses habitudes. En effet, le contexte particulier d’un concours ou d’un examen fédéral, vous oblige à vous reposer sur vos réflexes et habitudes acquises. Vous aurez déjà suffisamment à penser entre la préparation du concours, apprendre les reprises de dressage ou le parcours d’obstacles. Le plus difficile étant de retrouver ses propres habitudes.

Avez-vous remarqué ? Les joueurs de tennis ont des rituels. Il s’agit en fait de gestes volontaires afin d’activer leurs habitudes acquises. Par exemple, Nadal va remettre son T-shirt et se toucher le nez. Certains vont faire rebondir la balle un nombre de fois précis avant de servir. Tout ceci est un moyen d’enclencher une habitude. Personnellement, j’ai pris l’habitude de souffler avant de m’arrêter ou de descendre d’une allure. Les chevaux que j’ai régulièrement ont compris cela et ralentissent sans que j’ai à demander quoi que ce soit.

Maintenant que nous avons parlé d’habitude, on va s’intéresser au renforcement musculaire.

En effet, pour progresser, vous aurez besoin de modifier la structure de vos muscles en les travaillant plus intensément qu’à l’ordinaire. Et là, j’aimerais casser mythe très répandu : “ Pour performer, il faut avoir mal. ” ou “ Si tu n’as pas mal en sortant de ta séance, c’est que tu n’as rien fait. ”. C’est totalement faux selon moi.

Le retour au calme

Après un travail intensif, le retour au calme permet la réduction des courbatures le lendemain. Si l’on s’arrête brutalement, en plein effort, les muscles qui ont travaillé deviennent rapidement douloureux. Mais pourquoi ?

Le muscle est composé de fibres. Certaines vont se casser au cours du travail par manque d’élasticité. C’est le cas lorsque :

  • On n’a pas fait de sport depuis longtemps.
  • On fait de nouveaux gestes ou des gestes beaucoup plus intenses que d’habitude.
  • On ne s’est pas suffisamment échauffé.

Ces cassures appelés micro-lésions sont réversibles. Mais cela demande du temps et du repos. Ce temps correspond à celui que va mettre l’organisme pour apporter les outils nécessaires à la réparation de la lésion. Mais l’on peut réduire ce temps grâce à …. du sport à faible intensité ! Courir, s’étirer, marcher au moins 30 minutes …

Pour le cheval, c’est la même chose. En effet, le fait de continuer à trotter doucement, en laissant le cheval se positionner comme il le souhaite, lui permettra de commencer à récupérer de sa séance. Cette activité douce permet au sang de continuer de circuler plus rapidement que s’il était à l’arrêt. De plus, le cheval s’étirera peut-être la tête vers le bas. Cela lui permet d’étirer les muscles de son dos qui ont été très sollicités lors du travail.

Félicitations !

La détente, le travail et le retour au calme sont les trois composantes d’un cours d’équitation. Ici, je parle de cours mais il serait plus juste de parler d’une séance, comme dans tous les sports. En équitation, la séance comprend le cours, mais aussi la préparation avant le cours et le retour au box après le cours, pour un nouveau pansage.

Cela signifie que, pour un cours d’1 heure, il faut compter une séance entre 2h et 2h30. Il faut compter environ 2 fois 30 minutes minimum pour les soins donnés au cheval, avant et après le cours. Personnellement, je prends environ 40 minutes avant le cours et 45 après le cours. Dans chapitre suivant, nous passerons en revue tous les soins à effectuer après le cours.

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