Comment tenir les rênes ?

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  • Dernière modification de la publication :2 décembre 2025

Cet article est divisé en trois parties : La main, le poignet et le bras. Du plus complexe au plus simple. Ce n’est pas logique, me direz-vous. Mais une fois que l’on a compris comment utiliser sa main, le poignet et les bras suivent naturellement.

Dans quel sens tenir la rêne ?

En regardant faire des enfants, on comprend que le sens de tenue de la rêne dans la main n’est pas du tout instinctif !

Normalement, la rêne reliée au mors doit passer au bas de votre main avec les pouces toujours au-dessus. Or, les enfants ont tendance à tenir la rêne dans l’autre sens, comme lorsque l’on tient un drapeau ou une canne à pêche. Une bonne position vous permet d’être plus précis dans vos gestes. En équitation, la position naturelle « canne à pêche » rend notre main trop contraignante pour la bouche du cheval.

Quels doigts tiennent la rêne ?

C’est le pincement de la rêne entre le pouce et l’index qui permet de tenir la rêne. Les autres doigts doivent rester mobiles. Vous devez pouvoir arriver à ouvrir les autres doigts sans perdre la rêne ou sans qu’elle ne glisse de vos mains.

Si vous prenez la rêne à pleine main, cette dernière ne peut plus être pincée entre le pouce et l’index.

Où se situe la rêne sur vos doigts ?

La meilleure position de la rêne se situe entre la première et deuxième phalange. Ainsi lorsque votre pouce s’abaisse, il est positionné exactement sur la rêne.

Que faire des autres doigts ?

Rappelez-vous que la rêne est connectée au mors, lui-même situé dans la bouche de votre monture. Il faut à tout prix éviter que nos actions de main ne soient douloureuses pour la bouche du cheval, à chaque fois que nous tirons sur la rêne. Pour cela, nous avons besoin d’amortir les demandes faites sur notre rêne. Cela tombe bien, il nous reste trois doigts libres…

Vous observerez parfois les rênes fixées sur des licols éthologiques. Même remarque que ci-dessus, évitons au maximum que les nœuds de pression n’agissent brutalement sur la tête du cheval.

Si la demande de nos mains est forte et soudaine, c’est comme si votre co-pilote vous hurlait dessus pour vous indiquer le chemin. Au début, vous seriez surpris puis vous finiriez par vous énerver. Pour le cheval, c’est pareil. Si nos actions sont trop dures ou brutales, il nous fera comprendre que cela suffit, au bout d’un moment.

Maintenant que nous avons pris connaissance de tout ceci, nous allons voir comment positionner notre main puis nous finirons cet article en abordant la longueur de rênes.


1

Le pouce et l'index tiennent la rêne. Les autres doigts sont ouverts.

2

Le majeur se ferme pour agir sur le mors.

3

L'annulaire se ferme pour agir sur le mors.

4

L'auriculaire se ferme pour agir sur le mors.

5

La main se recule pour agir sur le mors.


La position de base de la main

Vous commencez à comprendre. Vos doigts servent à agir sur le mors mais alors faut-il les replier en permanence ? Les laisser ouverts ? En fait, cela dépend des exercices demandés. Le position de base est donc une position intermédiaire.

La position du poignet.

Lorsque vous montez à vélo ou à moto, vos mains reposent sur un guidon. Vos poignets sont alors à l’horizontale. Malheureusement, ce n’est pas la position requise en équitation. Il faut garder vos poignets droits, à la verticale, avec les ongles du pouce vers le ciel, comme lorsque vous portez une assiette.

Saviez-vous que la plupart des souris d’ordinateur provoquent des douleurs à la longue ? Ces douleurs sont liées à la position du poignet qui n’est pas dans l’axe de votre bras. Il existe aujourd’hui des souris ergonomiques qui permettent de garder le poignet dans le prolongement naturel du bras et de l’avant-bras.

Poignet à l’horizontale, main et avant-bras tournés vers la gauche par rapport au bras.
Poignet à la verticale, main et avant-bras bien axés par rapport au bras.

La bonne position des bras

Les épaules, comme nous l’avons vu au Chap3-Art5 La position de base des aides du cavalier, tombent naturellement de chaque côté du corps, les bras sont décontractés, les coudes pliés de telle façon que la main se retrouve juste au-dessus et devant le garrot.

Vu du dessus, les épaules, les coudes et les poignets du cavalier sont alignés.

Les deux mauvaises positions courantes :

La première est la position « Playmobil », les petites figurines en plastique. Ces dernières ont toujours les bras tendus. En équitation, les coudes jouent un rôle fondamental pour le confort de la bouche de votre cheval. La rigidité des bras réduit la capacité à accompagner le mouvement d’encolure de votre monture de façon souple et légère.

La seconde position à proscrire est celle où les coudes sont écartés du corps. Cette position empêche vos avant-bras de s’ouvrir vers l’extérieur, sans bouger vos coudes : c’est un handicap pour tourner, comme vous le verrez plus tard.

La précision « courtes » est importante. Contrairement à votre position de base, la longueur des rênes change souvent, rênes tantôt longues, tantôt mi-longues, puis courtes. En effet, la longueur des rênes change en fonction des exercices et du stade où vous en êtes dans le déroulement de la séance. On se focalisera donc sur les rênes « courtes » car ce sont celles qui ont l’impact le plus fort sur la bouche du cheval.

Ces rênes « courtes » vont s’ajuster en fonction de la fixité de votre main. Fixité que vous allez acquérir au fil des années. Plus votre main est fixe, plus vous pouvez tendre les rênes. Attention : Fixe ne veut pas dire figée mais simplement que votre main ne part pas dans tous les sens, ce qui est inconfortable pour la bouche de votre monture. Le contact avec la bouche votre cheval doit être constant et léger pour permettre de reprendre le contact avec la bouche votre cheval. Précision importante : Ne pas confondre tendre et tirer. Rêne tendue : vous sentez « deux grammes » dans vos doigts. Vous devez avoir la sensation de tenir une plume dans les mains.

En réalité, ça donne quoi ?

Voici une photo de la position du bras et de la main. Merci à la cavalière qui a joué le jeu.

Adaptation au handicap

Si comme moi, vous avez du mal à tenir la position du cavalier, tout en restant souple dans vos bras, je vous conseille d’investir dans un collier freejump ou des rênes à poignets. Personnellement, j’utilise les rênes à poignets pour les cours de saut et j’ai modifié mon collier « freejump » en rallongeant les poignées pour le dressage, voir photo ci-dessous.

Le freejump : C’est un collier rattaché à la selle et qui entoure l’encolure du cheval. De ce collier part une extension élastique tenue par la main du cavalier. Ici, j’ai remplacé l’embout classique en T par un élastique à cheveux afin d’avoir plus de souplesse dans les doigts.

Rênes à poignées Norton Pro
Rênes à poignées Norton Pro, décrites au Chap2-Art14 La tête du cheval – Le filet

Félicitations !

Vous l’aurez compris, la position des mains est vraiment étudiée pour laisser la plus grande mobilité possible à votre cheval. Tout ce qui réduit cette mobilité vous empêchera de faire certaines demandes à votre monture. D’où l’importance, quel que soit votre niveau d’équitation, de vous repositionner régulièrement pendant les cours.

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