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D’abord, qu’est-ce qu’un manège ?

Ah ! Voilà la bonne définition :

Le manège est l’un des terrains où les cavaliers s’entraînent. En fonction de la discipline équestre pratiquée, nous n’utiliserons pas les mêmes terrains. En préambule, voyons tout cela ! 

Les différents terrains : 

Dans toutes les structures équines, vous trouvez un manège et une carrière. Ces terrains sont recouverts, le plus souvent de sable ou d’herbe, parfois de sciure, de copeaux de bois, de cuir ou même de billes synthétiques. Presque toutes les disciplines peuvent se pratiquer sur ces deux terrains mais il est évident que l’on ne fera pas de cross-country dans un manège ! En revanche, on peut pratiquer le dressage ou le saut d’obstacles sur sable ou herbe, le sol devant toujours être souple. Pour l’équitation western, on rajoutera une couche de sable bien sec pour effectuer des glissades à cheval. Il y a de nombreuses disciplines équestres et donc un grand nombre de terrains différents.

Voyons les terrains les plus courants dans les clubs :

Le manège intérieur : C’est un espace entièrement clos et couvert, généralement recouvert de sable. Cet endroit permet, quel que soit le temps et l’heure, de faire travailler les chevaux, de donner ou de recevoir des cours, etc.

Le manège est équipé de « pare-bottes » : les murs sont protégés à leur base par un plan bombé ou incliné (la partie basse s’éloigne du mur de 30 à 40 cm par rapport au haut du plan). Ces pare-bottes évitent que les jambes des cavaliers ne se retrouvent coincées entre le cheval et le mur. D’expérience, avoir sa jambe coincée entre un cheval et un arbre, ce n’est pas très agréable. Alors, merci à l’inventeur des pare-bottes ! 

Le manège extérieur : Vous retirez les murs, et le plus souvent les pare-bottes, vous gardez juste le toit.  Cet espace est délimité par des barrières appelées « lices ».

La carrière : Vous ne gardez que les barrières, autrement dit les lices. Les dimensions des carrières sont souvent plus grandes que celles du manège. Le sol peut être fait de sable, d’herbe, ou de terre. Les carrières étant découvertes, elles sont soumises aux aléas climatiques. On évitera donc d’y faire travailler son cheval si le sol est inondé ou gelé.

Le rond de longe : Comme son nom l’indique, il s’agit d’un espace circulaire. Cet espace peut être en sable ou en herbe. Il est notamment utilisé pour le débourrage des jeunes chevaux, tenus avec une longe. La longe est une longue corde qu’on attache au filet ou au licol. Cela permet de faire travailler le cheval en semi-liberté, vu qu’il ne peut pas s’enfuir.

Le rond de longe peut être utilisé aussi pour les cours des enfants à poneys. J’ai moi-même commencé à monter dans un rond de longe. D’ailleurs, pour y aller, on passait entre deux rangées d’arbustes. Les poneys s’y arrêtaient tous pour manger. On devait faire des pieds et des mains pour qu’ils nous suivent dans le rond de longe.

La taille des terrains : 

La taille des terrains n’est pas fixe afin de pouvoir accueillir plusieurs disciplines équestres. Il existe trois disciplines qui nécessitent la délimitation d’un terrain. La différence de taille entre les terrains est surprenante. Regardez sur le schéma les proportions !

Disciplines	Nom du terrain	Longueur (en mètre)	Largeur (en mètre)
Dressage	Rectangle de dressage	60 à 75	20 à 30
Horse Ball	Terrain de Horse Ball	60 à 70	20 à 30
Polo	Terrain de Polo	275	145

Concernant le dressage, vous entendrez souvent parler de « carré de dressage » alors que la forme est visiblement rectangulaire. Une des explications est qu’à l’origine, on utilisait parfois des espaces plus petits et presque carrés pour cette discipline. L’habitude est alors restée ! La tendance actuelle est bien de dire « rectangle de dressage ». Mais les habitudes ont la vie dure !

La composition des terrains : 

Vous ne verrez jamais un cheval faire du saut d’obstacles sur du bitume !

Pour des questions de sécurité, les terrains sont entretenus qu’ils soient en herbe, en sable ou en synthétique. L’objectif est d’avoir un sol souple et confortable, capable d’absorber efficacement les impacts des mouvements des chevaux, et ainsi éviter des blessures aux tendons ou aux muscles. La sensation est similaire à celle que vous ressentez lorsque vous courez sur une piste d’athlétisme. 

C’est aussi une sécurité pour les cavaliers, en cas de chute. En effet, le revêtement amortit la chute. On reparlera des chutes plus tard.

Comment se repérer dans un terrain avec les lettres de manège ?

Lorsque vous montez à cheval dans un rectangle de dressage, vous voyez des lettres tout autour de vous. Ces lettres sont des points de repère.

La position de chaque lettre répond à une norme internationale. Que vous soyez en Australie ou en Afrique du Sud, elles sont toujours placées à la même distance et dans le même ordre.  

Il n’y a pas que la position des lettres qui est standardisée. La représentation sur les documents est elle aussi normée. Pour savoir si la représentation est bonne, il faut repérer les lettres G et D (sur la ligne du milieu) qui représentent la gauche et la droite. Je cherche encore à savoir pourquoi cette disposition des lettres a été adoptée. Si vous en savez plus, pourriez-vous m’envoyer un message ?

En reprise de dressage, la précision du tracé est importante. Vous entendrez souvent l’expression : « être à la lettre ». Cela signifie que le cheval doit effectuer un exercice à un endroit précis du manège. Les juges notent l’endroit où l’exercice est effectué. Pour en finir avec les lettres, elles sont utilisées sur les protocoles de dressage. Ce sont des exercices, nommés en dressage « reprises » avec figures imposées dans un ordre précis, décrit dans un protocole : on les nomme « reprises imposées » . Si l’ordre des figures n’est pas imposé, on les nomme « reprises libres » , et si on ajoute de la musique sur cette dernière, on parle de « RLM » c’est à dire : Reprise Libre en Musique. Lors des concours de dressage, tous les cavaliers effectuent la même reprise imposée. C’est la meilleure réalisation qui est alors récompensée. Pour la RLM, comme son nom l’indique, l’ordre des figures n’est pas imposé, seule leur réalisation l’est, dans l’ordre que vous désirez et en accord avec la musique.

Pourquoi est-ce que je vous parle de protocole ? Juste pour le plaisir de vous faire un peu peur…. Respirez un grand coup, on va prendre le temps d’apprendre plein de choses pour faire de cette fiche protocole, votre meilleur outil.

Vous allez tellement utiliser les lettres que votre cerveau les assimilera tout seul. Faites-vous confiance !

Cela dit, il existe des astuces pour en retenir l’ordre. Prenez chaque ligne et composez une phrase qui vous fasse rire, vous retiendrez mieux. Voici quelques exemples :

• FPBRM – Faut Pas Boire (du) Rhum (le) Matin.
• ADLXIGC – Aides Douces et Légères X (pour : multiplient) Intelligence, Gentillesse (du) Cheval.
• KVESH – Karen Va Etriller Son Hongre.

• FPBRM – Faut Pas Bouger Robert Maintenant (ou Richard ou … qui vous voulez ! )
• ADLXIGC – En A, on Double dans la Longueur, en X on Insiste sur le Galop en Cadence.
• KVESH – Kangourou Vole Et Saute Haut.

Vous pouvez apprendre la ligne de lettres dans les deux sens, par exemple : MRBPF : Mais Regarde Bien Pour Faire !

Mais si vous voulez vraiment les intégrer, la meilleure solution est de vous mettre régulièrement en tête de reprise. Si vous êtes comme moi, une gauchère qui a longtemps confondu sa droite et sa gauche, c’est aussi un bon moyen de régler ce problème.  

Tiens, je fais un aparté pour les gauchers ! Savez-vous pourquoi les gauchers confondent les deux directions ? C’est lié à notre apprentissage à l’école. Lorsque la maîtresse dit  : « Prenez votre stylo dans la main droite. ». En tant que gaucher, nous le prenions dans la main gauche. Du coup, le cerveau associe le mot « droite » à la main avec laquelle vous écriviez, d’où la confusion. Afin de remédier à cela, il faut régulièrement faire d’autres activités. Personnellement, j’ai eu la chance durant plusieurs années, d’être la copilote pour mon propre transport scolaire. Les nouveaux chauffeurs pouvaient compter sur moi pour leur indiquer les bons itinéraires. Encore fallait-il leur indiquer la bonne direction. Pour cela, je regardais mes mains en me demandant avec laquelle j’écris. Je savais alors où était, non pas ma droite, mais ma gauche. A force de répétition, j’ai de moins en moins confondu les deux.  

Les lignes du terrain

Dans le sens de la longueur :

Il existe trois lignes qui découpent le terrain dans sa longueur : la ligne du milieu, les 2 lignes du quart. La ligne du quart la plus éloignée de vous s’appelle « ligne du quart », et la plus proche « ligne des trois-quarts ». 

Bien sûr, c’est la théorie ! Dans la pratique, on ne vous parlera que rarement de la ligne des trois-quarts mais plutôt de la ligne du quart. Pourquoi ? Ce n’est pas simple ! Regardez le schéma, et prenez le cheval à main droite en H (cheval rose). Le professeur peut vous demander de « doubler sur la ligne du quart » c’est-à-dire de passer en C et tourner sur la ligne rose au lieu de longer le mur. Pour le cheval rose en H, la ligne des trois-quarts, celle qui est la plus proche de lui, la ligne verte, ne sera pas utilisée car le virage serait trop serré. Donc, en pratique, la ligne du quart est toujours la ligne la plus éloignée de vous. Mettez le cheval marron sur la ligne opposée, la M-F, la ligne du quart sera donc la ligne verte.

On parlera de lignes des trois-quarts essentiellement pour définir le tracé d’une figure. Les lignes sont utiles pour certains exercices notamment les fameux déplacements latéraux. Par exemple, commencer une « cession » sur la ligne du quart et terminez-là sur la ligne des trois quarts. Une cession : Vous ne savez pas ce que c’est ? Il s’agit de la figure où le cheval se déplace « en crabe ». Nous y reviendrons en long en large et surtout … en travers.

Je viens de vous parler de « doubler » et de la « cession » : sachez que nous aborderons les figures de manège dans un prochain article.

Dans le sens de la largeur :

Dans le sens de la largeur, il n’existe aucune ligne particulière.

Point de repère et figure de manège

Il faut bien distinguer un point de repère et une figure de manège. Le repère est un point ou une zone définie dans un espace. Une figure est le tracé que vous allez parcourir avec votre cheval. Prenons un exemple : Si vous voulez aller de Paris à Orléans en voiture, vous prendrez l’autoroute A10. Orléans est un point de repère, comme les lettres de manège, alors que l’autoroute A10 est le parcours pour aller à Orléans, comme les figures de manège.

La piste et la main

Il existe deux pistes comme sur les cassettes-audio, vive les années 80 !

La piste extérieure est le tracé délimité par la barrière ou les pare-bottes. En général, elle est creusée car c’est la plus utilisée. Communément, on l’appelle : « La piste ».

Lors des concours de saut d’obstacles, vous verrez les concurrents s’échauffer tous ensemble dans une carrière ou un manège. Régulièrement, vous entendrez crier : « La piste, s’il vous plaît ! », avec parfois quelques mots fleuris …

La piste intérieure est la piste contiguë à la piste extérieure, positionnée vers l’intérieur du manège. On l’appelle « la piste intérieure » afin de la différencier de la piste extérieure, dite la piste. On utilise la piste intérieure notamment pour se croiser ou pour galoper sans risque. 

En fonction du sens dans lequel vous parcourez ces pistes, on adoptera un vocabulaire différent : être à «main droite» ou être à «main gauche». La dénomination main droite/main gauche dépend de la main qui est du côté du centre du terrain.

– Si votre main droite est située vers l’intérieur du terrain alors on dira que vous êtes à « main droite« .
– Si votre main gauche est située vers l’intérieur du terrain alors on dira que vous êtes à « main gauche« .

Félicitations ! 

Vous avez pris connaissance des terrains utilisés pour la pratique de l’équitation. Vous allez pouvoir vous arrêter perpendiculairement sur la ligne du milieu, votre corps étant exactement entre les lettres A et C, et la tête du cheval vers la sortie. 

A très vite ! 

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