Culture autour du cheval

L’histoire de l’équitation classique en France est très vaste. Ici nous allons essayer de vous donner une ligne directrice. Attention, nous parlons d’équitation donc du fait de monter à cheval.

Le début de l’équitation reste aujourd’hui flou. Nous débutons alors avec quatre tablettes d’argiles gravées en cunéiforme sur l’art de soigner et d’entrainer les chevaux. Elles ont été retrouvées en 1906-1934, en Mittanie (Syrie-Turquie) et écrites par l’écuyer persan Kikkuli à l’intention des Hittites au XVe siècles avant J.C. C’est la trace la plus ancienne que nous ayons. Nous comptons sur les archéologues pour repousser cette limite.

-30 000 Av. J.C. à -476 L’antiquité :

Durant l’antiquité, des petits chevaux servait aux transports, aux courses de char et à la guerre. Posséder un cheval était un signe de richesse. Que ce soit pour l’usage personnel ou militaire, l’achat et l’entretien du cheval était toujours assuré par son cavalier qui en était le propriétaire. La plupart des peuples montait sans étrier. Tout cela est très bien expliqué dans les traités équestres de Xénophon (430 av. J.-C. – 355 av. J.-C., philosophe et chef militaire de la Grèce antique).

476 à 1492 Le moyen âge :

Durant cette période, le cheval en plus du transport et de la guerre, commence à être utilisé pour l’agriculture. Pour la guerre, on privilégia des chevaux plutôt grands et avec une force musculaire capable de supporter de lourdes charges. En effet à cette époque les combattants portaient des armures en fer pesant entre 25kg et 30kg.

Au VIIIe siècle, les Sarrasins qui viennent de l’Afrique du nord, envahissent l’Europe de l’ouest. Ces derniers montent sur des chevaux plus petits, très vifs et agiles en suspension sur des étriers. L’armée des Francs se trouve autant fascinée que dépassée. La revanche viendra trois siècles plus tard, via les croisades, les capétiens (successeurs des Francs) vont alors ramener quelques chevaux barbes d’Afrique du nord comme butin de guerre.  

1453 – 1789 La renaissance :  

Ces petits chevaux arabes que l’on appelle « cheval barbe », vont renouveler les chevaux lourds actuellement présent en Europe, notamment en Espagne au XVe et XVIe siècle. On va alors commencer à voir apparaître des chevaux plus petits, plus légers et surtout plus maniables. On parle alors de cheval Andalou, aujourd’hui appelé Pur Race Espagnol. Ces derniers vont influencer toute l’équitation de l’époque en s’inspirant de la monte des Arabes. Cette équitation et ces chevaux vont alors voyager dans le Sud de l’Europe, et notamment dans la Royaume de Naples. En 1550, un napolitain, appelé Federico Grisone va s’intéresser à cette nouvelle équitation et écrire le traité « Gli ordini di cavalcare » (titre français : L’écurie du Sir Frederic Grison). C’est à cette période que l’on commence à parler d’Art équestre. Cette connaissance va rayonner dans toute l’Europe est notamment en France.

Le XVIIIe siècle :

En France, le roi Louis XIV, fait construire des écuries à Versailles et y installa l’école de Versailles. Mais à cette époque, l’équitation ne s’exprime pas qu’à un endroit. En effet à Paris, se trouve le manège des Tuileries où un certain François Robichon de la Guérinière fut écuyer ordinaire. Ce dernier va alors transformer l’équitation de l’époque notamment en y distinguant le travail de basse école et haute école. On lui doit aussi la descente de main et modification du harnachement des chevaux, sans oublier l’apport de connaissances médicales. Le tout ayant pour but de monter des chevaux dans le rassemblé et léger à la main. Il nous laissera en héritage un ouvrage appelé ‘l’École de cavalerie’. Ce texte sera lu par beaucoup de monde et influencera notre équitation actuelle.

Pendant ce temps en Europe, hors des manèges, se joue une révolution appelée l’anglomanie. Cette fascination pour les anglais va faire apparaître les premières courses hippiques et les clubs hippiques dans toutes l’Europe. De nouveaux chevaux adaptés à la course, arrivent. Ils sont plus grands, plus fins et plus rapides. Ce dernier qualificatif et l’arrivée des armes à feux, n’échapperont pas aux militaires prussiens. Ces derniers rentrent en guerre contre la France et son roi Louis XV. Les Prussiens gagnent sans souci cette guerre, laissant les français plein de doute sur leur technique militaire.

Suite à cela, les militaires français remettent en question les cavaliers « savants ». Ils réforment toute la technique équestre. Au lieu de chevaux légers et en équilibre, ils recherchent la vitesse et surtout à former beaucoup plus de cavaliers qu’auparavant. C’est une période où l’équitation va se simplifier pour être accessible au plus grand nombre. De plus, en 1763, le roi Louis XV installe les carabiniers à Saumur. C’est en 1814 que cette écurie deviendra « l’école d’instruction des troupes à cheval » sous Louis XVIII.

1804 – 1814 : Napoléon et la guerre

S’en suit une période de réflexion équestre avec notamment deux acteurs importants :  François Baucher et son rival le comte d’Aure. Le comte d’Aure réussit même à faire écourter l’enseignement de M. Baucher à Saumur, car il trouvait sa méthode inappropriée. 

Il fallut l’arrivée du général Hotte, en 1864, pour mettre un terme à ces oppositions. En effet, le Général est reconnu pour avoir synthétisé trois équitations : celle de la Guérinière, de Baucher et du Comte d’Aure. Savoir qu’il nous a transmis via deux traités : « Un officier de cavalerie », « Questions équestres ».

1914-1945 : Les deux guerres mondiales

LEs deux guerres mondiales vont changer la vocation de la cavalerie Française de Saumur. Bien qu’elle participe aux deux guerres, la cavalerie n’est pas aussi efficace que les chars ou autres blindés. La façon de faire la guerre a changé. De plus, les Allemands de la seconde guerre, parviennent par deux fois à déloger la cavalerie. En effet, Saumur étant occupé, l’armée s’était déplacée à Tarbes en zone Libre. Cette zone sera à son tour occupée par les Allemands en 1942.

A la libération, l’école retrouvera sa place à Saumur. Mais son inutilité dans l’armée la pousse à se réformer. En 1972, elle deviendra « l’école nationale d’équitation » et sera appelé « Le Cadre Noir ». Cette nouvelle institution s’oriente vers les sports équestres.

De cette institution en sortira les premiers moniteurs d’équitation pour les civils.

En attendant, en 1921, entre les deux guerres, la Fédération Française d’équitation est créée afin de regrouper toutes les disciplines équestres de France.

Quelques soit sa discipline, l’équitation pratiquée ou le but recherché, il y a toujours une histoire. Ici vous a été présenté l’histoire de l’équitation classique en France. Mais n’hésitez pas à chercher celle de votre discipline que ce soit l’équitation Western, la Doma Vaquera ou autre. N’hésitez pas non plus à lire sur des pays, des cultures équestres différentes. C’est ce qui enrichira votre équitation même dans votre pratique.

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